Comment gérer une émotion de colère ?

Nathalie Neumann Par Le 05/04/2016 0

Dans Prendre soin de soi

Connaitre ses emotions medium 9010959

Dans un premier temps, tu devras te donner le droit d'être en colère,

c'est-à-dire de ne pas nier ou réprimer cette émotion.  Beaucoup de personnes ne s'autorisent pas à vivre leur colère. 

Qu'est-ce qui nous conduit à nous interdire de vivre cette émotion ? 

Il se peut que lorsque nous étions enfants, dans un moment où l'on était fâché, on nous ait dit : "Tu es vilain", "Tu es méchant", "Le diable est en toi", "Tu as un sale caractère", "Tu es laid quand tu es en colère", "Ce n'est pas beau de se mettre en colère". On a pu entendre ces propos envers un frère, une sœur ou un camarade. On a alors interprété : "Etre en colère = être mauvais". Comme nous ne voulons pas que les autres nous voient comme étant méchants ou mauvais, nous ne nous permettons pas de vivre cette émotion. 

Il est possible aussi que l'on ait été témoin de scènes de violence et que l'on ait cru que le fait de laisser sortir la colère nous rendrait, comme cette personne, violente. Or, pour rien au monde, on ne veut lui ressembler. 

On peut également avoir très peur de perdre la maîtrise de nos réactions. J'ai souvent entendu des personnes me dire : "Je croyais que si j'allais dans ma colère, je pourrais tuer." Un homme disait à ses proches : "Si un jour vous me voyez en colère, surtout ne me touchez pas." 

C'est la colère refoulée qui donne naissance aux explosions de violence et non la colère gérée. 

Se donner le droit d'être en colère ne veut pas dire non plus de s'en prendre aux autres, ou de se défouler en disant des paroles blessantes. Cela suppose de reconnaître l'émotion qui nous habite et d'admettre que l'on est en colère, plutôt que d'accuser les autres. On peut fort bien dire à quelqu'un : "Je suis en colère en ce moment" ou "Cette situation me fait vivre de la colère." 

Lorsqu'on se donne le droit de vivre la colère, on accorde ce droit aux autres également. 

De plus, si on a exprimé sa colère à une personne à qui cette colère ne s'adressait pas, il est bon de se reprendre, de s'excuser en disant à cette personne : "Je m'excuse d'avoir projeté sur toi (vous) la colère qui m'habitait. Elle ne s'adressait pas à toi (vous) personnellement, mais à la situation que j'ai vécue par le biais de votre entreprise...." 


Dans un second temps, cherche le sentiment qui a donné naissance à ta colère.

Tu peux te poser la question suivante : Comment me suis-je senti dans cette situation ? 

Si tu as l'impression de ne pas être respecté, va un peu plus loin et regarde si tu n'as pas vécu d'autres situations où tu aurais senti un manque de respect envers toi. 

Prenons l'exemple suivant : une petite fille utilise le sofa du salon comme lit. Son frère aîné regarde la télévision jusqu'à des heures tardives. La petite est là, elle a sommeil, mais elle a trop peur de son frère pour dire quoi que ce soit. Une fois adulte, chaque fois qu'elle a le sentiment de ne pas être respectée dans ses besoins, elle revit de la colère. Mais, cette fois, elle ne la refoule plus. Elle la laisse éclater. Sa colère devient le moyen de délimiter son territoire. Tant qu'elle n'apprendra pas à se faire respecter, elle vivra de la colère pour revendiquer ses droits. 

Combien de fois ne se respecte-t-on pas, par crainte de faire de la peine, de décevoir, de ne pas être aimé ? Bien souvent d'ailleurs, on n'ose rien demander parce qu'on se sent coupable de vivre. Prends l'exemple d'une personne qui voyage avec toi tous les matins pour se rendre au travail. Cette dernière te fait attendre dans la voiture parce qu'elle n'est pas prête. Chaque fois que tu l'attends, tu éprouves de la colère, mais tu le gardes bien de lui dire. Cependant, un jour, une petite goutte fera déborder la colère accumulée. Te respecter consiste à poser tes limites, bien avant que l'accumulation te fasse exploser. Dans le cas présent, il s'agit d'aviser la personne qu'elle devra se chercher un moyen de transport si elle n'est pas prête à telle heure. 

Plus on se respecte, moins on vit d'émotion de colère. 


Dans un troisième temps, vérifie si ton sentiment de colère n'est pas en résonance avec un événement passé qui t'aurait blessé. 

Si oui, libère-le. Comment ? Reprenons l'exemple de Louise et Jean. 

Comment Louise peut-elle se libérer de ses explosions de colère lorsqu'elle est confrontée à la fermeture de Jean ? 

Louise va se demander comment elle se sent alors que Jean se ferme pendant des jours ? 

Réponse : "J'ai le sentiment de ne plus exister, que je ne vaux rien à ses yeux." 

Louise va poursuivre en se demandant : "Ai-je déjà vécu un tel sentiment par le passé?" 

Réponse : "Oui, avec ma mère quand j'avais besoin de lui parler de choses qui me préoccupaient et qu'elle me disait : "Ah, laisse-moi tranquille, je n'ai pas le temps, je suis fatiguée...." ou encore, lorsque j'aurais tant aimé qu'elle assiste au spectacle dont je faisais partie et qu'elle ne venait pas sous prétexte qu'elle avait trop de choses à faire." 

Puis, Louise va retourner dans l'un de ces événements où elle avait senti de l'indifférence de la part de sa mère. Elle va aller retrouver la petite Louise qui vit ce sentiment qui l'attriste et lui fait vivre de la colère en même temps. 

Elle va aller auprès de cette petite fille pour lui dire qu'elle n'est plus toute seule, que elle, la grande Louise, est là pour l'écouter, pour la regarder, qu'elle est très fière d'elle et que chaque fois qu'elle aura besoin de se confier, elle (la grande) sera là pour lui donner toute son attention. 

Lorsque la petite Louise se sent aimée, elle sent qu'elle existe pour quelqu'un qui s'intéresse à ce qu'elle vit et à ce qu'elle fait. 

La grande Louise va l'amener près de sa mère pour qu'elle lui dise tout ce qu'elle a sur le cœur. (C’est le moment d'exprimer la colère qu'elle avait toujours gardée en elle). Elle visualisera sa mère seule dans un endroit, disponible pour l'écouter. 

La petite Louise : "Maman, j'ai besoin de te parler ; veux-tu stp m'écouter ?" 

La mère : "Oui, qu'y a t-il de si important ?" 

La petite Louise : "Maman, pourquoi est-ce que tu ne t'intéresses jamais à moi, à ce que je fais ou à ce que j'aimerais partager avec toi ? Tu n'as jamais le temps ou tu es toujours trop occupée ou trop fatiguée. Pourtant, quand il s'agit de ta sœur ou de tes amis, tu as toujours le temps. Si tu savais comme je me sens seule, horriblement seule ; j'ai l'impression que personne ne sait ce que je vis vraiment. C'est vrai que tu me donnes tout, mais l'essentiel, je ne l'ai pas. Il y a des jours, si tu savais, j'ai juste envie de disparaître, de mourir, d'en finir une fois pour toutes." 

La mère : "Louise, ma petite Louise, je n'aurais jamais pensé que tu pouvais souffrir à ce point. J'étais convaincue que tu étais heureuse, ton père et moi te donnons tout ce que tu veux.  Je ne pensais pas que le fait de ne pas être allée à tes spectacles de danse pût te faire tant de peine. Je me disais, elle est avec ses amies, elle va s'amuser, quelle importance que j'y sois ou non ? Si j'avais su que cela avait tant d'importance, j'y serais allée. Pardonne-moi de ne pas avoir essayé de mieux te comprendre, c'est vrai que parfois je me laisse tellement absorber par mes préoccupations que le monde autour de moi n'existe plus. Je serai plus attentive à partir de maintenant." 

La petite Louise : "Je te pardonne, maman, je suis heureuse que tu aies enfin compris que j'avais davantage besoin de ta présence, de ton écoute et de ton amour, que de choses matérielles." 

La mère : "Mon amour, tu l'as toujours eu, mais peut-être pas de la façon dont tu en avais besoin." 

La petite Louise : "C'est vrai, maman, mais maintenant ce sera différent." 

La mère prend la petite Louise dans ses bras et la serre sur son cœur. Puis la grande Louise pourra dire à la petite : "Si les autres se ferment à toi, souviens-toi que, moi, je serai toujours là pour t'accueillir." 

Comme pour toute émotion, c'est toujours la compréhension (la conclusion) d'une situation ou d'un évènement qui fait naître le sentiment agréable ou désagréable. Et ces sentiments qui nous font mal engendrent, à leur tour, l'émotion qui déclenche bien des réactions dont nous subissons les manifestations. 

L'émotion de colère peut provoquer de l'hypertension qui surchauffe le sang, amenant fièvre, brûlures, ulcères, inflammation et parfois même des affections du foie et de l'estomac. 

Donc, à partir de maintenant, lorsque tu ressentiras des sensations de brûlures ou que tu seras affecté d'une inflammation du genre otite, laryngite, bursite, bronchite, vaginite etc... tu rechercheras l'émotion de colère que tu as vécue afin d'être en mesure de t'en libérer. 

La symbolique du corps aide à faire le lien entre l'affection et sa localisation. En effet, une otite, une bronchite et une vaginite n'ont pas la même signification pour la simple et bonne raison que les organes assument des fonctions différentes. L'otite se réfère davantage à de la colère concernant ce que tu entends, car cela touche l'oreille, la bronchite a trait à de la colère au sujet de ton espace, alors qu'une vaginite peut être liée à de la colère contre ton partenaire sexuel.


A suivre : 

Source : Méta médecine : la guérison à votre portée

 

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